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L'ordre de transfert et ses motivations[modifier | modifier le code]

Le 13 septembre fut signé un décret confidentiel du Ministère de l'Economie et du Trésor, émis à l'initiative du Ministre Juan Negrín, par lequel on autorisait le transfert des réserves métalliques de la Banque D'Espagne et on prévoyait une future reddition de comptes aux Cortes (Parlement espagnol), qui n'a jamais été faite[1].

Le décret était signé par le Président de la République, Manuel Azaña, lequel affirmait plus tard son ignorance de la destination finale des réserves. Selon ce que justifiait plus tard Largo Caballero, Azaña fut informé plus tard à cause de son état émotionnel et le caractère secret de l'opération : [3]. "De cette décision convenait-il de rendre compte à beaucoup de personnes ? Non. Une indiscrétion aurait été la source d'un scandale international (...) Il fut décidé que personne ne le saurait, pas même le Président de la République, qui se trouvait alors dans un état mental vraiment lamentable. Par conséquence, seuls le savaient le Président du Conseil des Ministres (Largo lui-même), le Ministre de l'Hacienda (Negrin) et celui de l'Air et de la Marine Indalecio Prieto. Mais les deux premiers furent les seuls qui eurent à négocier avec le Gouvernement de Russie." [4]

Divers auteurs, tels que Viñas, ont signalé que la décision de transférer l'or hors de Madrid fut motivée par la rapide avance de l'armée d'Afrique, qui depuis son arrivée dans la péninsule avait réalisé une avancée rapide vers la capitale, se trouvant déjà, au moment de la prise de décision, à Talavera de la Reina à 116 Kms de Madrid sans que les efforts énergiques faits pour les arrêter ou les ralentir dans leur avance n'ait été couronnés de succès, même partiels. Sans doute, les troupes insurgées ne devaient arriver que deux mois plus tard, non à cause de la résistance des forces républicaines, mais à cause d'une décision de Franco lui-même qui décida de se dévier pour secourir les assiégés de l'Alcázar de Tolède, dans une opération de prestige qui le conforta politiquement et lui permis d'accéder à la tête de l'Etat le 29 septembre 1936. La capital résistera jusqu'à la fin de la guerre et le Gouvernement républicain ne se transféra à Valence que le 6 novembre.

Un des principaux protagonistes des faits, Largo Caballero, justifia ensuite, exilé en France, l'envoi de l'or par le Pacte de Non-intervention et la défection des démocraties dans la défense de la République, et dans la menace des insurgés sur Madrid : [5]. Néanmoins, son camarade, également socialiste, (es)Luis Araquistáin, l'attribua par la suite à la pression soviétique : [6].

On parle aussi du danger des anarchistes de la FAI Fédération anarchiste ibérique, et de l'intention anarchiste d'attaquer les coffres forts de la Banque d'Espagne et de transférer les réserves d'or à Barcelone, le bastion de la CNT (Confédération nationale du travail)[7] et de FAI, non seulement pour le maintenir en sécurité, mais aussi pour acheter du matériel de guerre pour leur propre compte[8]. Ce plan aurait été préparé par Diego Abad de Santillán, un des plus ardents détracteurs de Negrín, mais de telles extrémités sont considérées inexactes par l'historien libertaire (es) Francisco Olaya Morales, qui estime que l'or fut transféré à Carthagène non pour des raisons de sécurité, mais avec l'intention préconçue de l'envoyer à Moscou[9].

Bien que la majorité des historiens considèrent Negrín comme l'artisan de l'envoi (de sa propre initiative ou de mèche avec les soviétiques, suivant les interprétations), on ne sait trop qui a eu l'idée de faire sortir la réserve d'or hors d'Espagne. L'historien britannique Antony Beevor signale qu'existent des versions suivant lesquelles l'attaché commercial soviétique Arthur Stashevsky aurait suggéré à Negrín de tenir un «compte courant en or» à Moscou, vu la menace sur Madrid et la nécessité d'acheter des armes et des produits de base[10]. Mais il cite aussi (es)Gabriel Jackson et (es)Víctor Alba, lesquels dans leur livre Juan Negrín attribuent l'idée à Negrín lui-même, soutenant que l'idée provoqua la surprise des soviétiques et que Negrín dut expliquer soigneusement l'idée à l'ambassadeur Rosenberg[11]. Son ami et camarade (es)Mariano Ansó le défendait en affirmant que "il ne pouvait être et ne fut pas l'artisan de l'envoi à la Russie de l'or espagnol; il ne fut qu'un coopérant d'importance mineure du Lénine espagnol (Francisco Largo Caballero) et de ses attachés de cabinet, à la tête desquels figurait (es) Luis Araquistáin"[12]. Selon Pablo Martín Aceña,[13] ce fut également Stashevsky qui a proposé à Negrín de déposer l'or à Moscou, pendant que (en) Walter Krivitsky, général de l'Armée rouge en charge du renseignement militaire en Europe occidentale pendant cette époque (qui prit la fuite ensuite aux Etats-Unis) affirme que quand Staline décida d'intervenir en Espagne, il ne voulu prendre aucun risque et s'assurer de ce qu'il existait assez d'or que pour payer l'aide à la République[14].

De toute manière, jusqu'au jour suivant le Conseil de la Banque d'Espagne (fortement réduit depuis le début de la guerre) ne fut pas informé de la décision de saisie de l'or et de son transfert[15]. Etant donné que l'opération avait déjà commencé, le Conseil de la Banque ne put pas empêcher les dites mesures. Néanmoins, les deux conseillers représentant les actionnaires de la Banque d'Espagne qui n'étaient pas passés du côté des insurgés (José Álvarez Guerra et Lorenzo Martínez Fresneda), présentèrent leur démission[16]. Martínez Fresneda exprima ses plus énergiques protestations, exposant que le transfert de l'or était illégal, car l'or était propriété de la Banque seule, et que ni l'Etat, ni le Gouvernement ne pouvaient disposer de cet or; en plus il expliqua que l'or garantissait la convertibilité des billets de la Banque, et que, pour cela, il devait rester dans les coffres forts de la Banque

[17].



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